AOF : "l’exclusion persistante des opticiens du congrès de la SFO est incompréhensible"
Comme l’année dernière, l’Association des optométristes de France (AOF) constate à nouveau avec regret que les conférences scientifiques du congrès de la Société Française d'Ophtalmologie (SFO), qui se tiendra du 10 au 12 mai, ne soient pas accessibles aux opticiens et optométristes.
Pendant des années, l’AOF s’en tenait plutôt à une critique feutrée. Mais depuis l’année dernière et l'arrivée de Thibaud Thaëron à sa tête, l’organisation dit haut et fort son incompréhension devant l’interdiction qui, à nouveau, est faite aux opticiens et optométristes d’assister au volet scientifique du congrès de la Société Française d'Ophtalmologie (10-12 mai). Partisan énergique d'une filière vraiment collaborative, Thibaud Thaëron bouillonne : « alors que la collaboration entre ophtalmologistes et opticiens s’intensifie — téléconsultation, téléexpertise et présence de plus en plus courante d’opticiens salariés en cabinet (près de 30 % en 2024 selon le SNOF*) — cette exclusion apparaît déconnectée des réalités du terrain. Les opticiens et optométristes participent activement à l’amélioration des parcours de soins et à la réduction des délais d’accès. Les écarter d’un événement dédié à l’avenir de la santé visuelle est pour le moins paradoxal », regrette-t-il.
Ce que Thibaud Thaëron demande, c’est que les organisateurs de la SFO traitent opticiens et optométristes de la même manière que les autres professionnels paramédicaux acceptés sur le congrès : « Loin de revendiquer un accès total, l’AOF demande simplement un accès équivalent à celui accordé aux orthoptistes, infirmiers et secrétaires médicales permettant aux professionnels concernés d’actualiser leurs connaissances au service des patients. Aujourd’hui, des milliers d’opticiens et d’optométristes travaillant en lien direct avec les ophtalmologistes sont exclus de cette opportunité d'améliorer la collaboration interprofessionnelle. »
Mais Thibaud Thaëron va plus loin dans sa critique et pointe une autre contradiction : « Plus étonnant encore, la SFO permet la présence d’opticiens sur l’espace exposition... à condition de louer un stand [de fait, la plupart des enseignes nationales, par exemple, comptent au nombre des exposants]. Mais cette présence ne donne pas accès aux conférences scientifiques. Pourquoi autoriser leur rôle commercial tout en refusant leur contribution intellectuelle ? », questionne, non sans ironie, le président de l’AOF qui déplore ainsi « ce cloisonnement, basé sur le statut plutôt que sur les compétences ». Sollicitée par notre rédaction, la direction du congrès de la SFO n’a pas souhaité réagir.
* Syndicat national des ophtalmologistes de France.
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